Les revendications, l'histoire et ses conflits, les rapports hiérarchiques... sont autant d'instants pour confronter les êtres humains à leurs faiblesses. Mais le plus passionnant pour un compositeur des émotions, c'est d'écarter les rideaux, coller son œil à la serrure, caler son oreille entre deux casseroles...
Œil fixe de bêtes prises en cage, épinglées dans leurs beaux habits du dimanche… Méfiez vous de ces pauvres personnages bloqués dans leur histoire mystérieuse, des pointes leur lacèrent le cœur, et le notre va aussi y passer !
Dans leur nouvelle apparence animale, des âmes dont l’attitude les trahie, volent dans le ciel… Le rêve d’Icare tant désiré les rend bizarrement prisonniers, incapables de crier, si loin et pourtant si proches de nous.
On se regroupe sous un drapeau pour montrer avec fierté son appartenance à un pays ou à un groupe social. Mais que racontent ces objets symboliques ? Que cachent les signes inscrits sur ces morceaux de tissus ? Combien de batailles perdues ou gagnées pour enfin pouvoir les exhiber ? Quels visages, hommes et femmes anonymes, combattants blessés restés dans l’ombre, sous les bannières et les oriflammes ? Ou "Horri-flammes" : tant la violence est à la source de ces symboles qui font l’histoire des nations.
On croit fermer sa porte à double tour et pouvoir vivre en toute discrétion, mais nos fenêtres parlent pour délivrer nos intimités et petites mesquineries. Le rideau nous cache partiellement pour que l'artiste assume son rôle de voyeuriste social.
Béatrice Quétu
06 72 97 95 56
beat.quetu@wanadoo.fr
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